Qu’en est-il des Erasmus?

Des voyages prévus au second quadrimestre?

Moment clé de découverte, de rencontres et d’apprentissage, l’Erasmus fait partie intégrante du parcours étudiant. Pourtant, depuis mars, les voyages sont déconseillés, voire interdits. Qu’en est-il des Erasmus? Dans quelles conditions sont-ils encore autorisés?

La Belgique a décidé de ne plus interdire les voyages ni de fermer les frontières. Elle opte désormais pour des avis défavorables. Actuellement, tous les voyages sont déconseillés par les autorités fédérales. Sur la carte colorée qui établit les risques sanitaires pour chaque pays, presque l’entièreté des destinations est en rouge. Soit la situation sanitaire sur place est inquiétante et la Belgique déconseille à ses citoyens de s’y rendre, soit le pays en question n’accepte pas les résidents belges si ce n’est pour les voyages essentiels. Du côté européen, on ne retrouve que la Grèce, I’Islande et quelques régions norvégiennes en orange. Pas beaucoup de choix pour un Erasmus donc. Lors du premier confinement, de nombreux étudiants ont été rapatriés en Belgique et ont ainsi mis fin à leur séjour Erasmus. Cette éventualité semble actuellement dissuader de nombreux étudiants à partir. Les différentes universités belges ont constaté une diminution importante de la mobilité lors du premier quadrimestre. A l’ULB, on déplore 50 % de voyages en moins. A l’UMons, 42 % des étudiants auraient annulé leurs voyages, tout comme à l’ULiège où seul un tiers d’entre eux sont effectivement partis. Pour ce second quadrimestre, les chiffres remontent un peu, mais sont toujours nettement inférieurs. A ce jour l’ULB constate une baisse de 36 % de mobilité étudiante par rapport à l’année précédente. On observe des tendances similaires du côté des étudiants étrangers accueillis en Belgique. L’ESN ULiège attend environ 200 étudiants contrairement aux 300 habituels, sans compter les éventuelles annulations de dernière minute.

Un séjour de «mobilité virtuelle»

Bien que les voyages soient déconseillés, la majorité des écoles belges maintient les voyages à l’étranger. La décision finale revient donc à l’étudiant. C’est lui qui prend le risque, notamment financier, de voir son voyage annulé en dernière minute. Cette décision dépend aussi bien sûr du pays et de l’école d’accueil. En effet, les voyages hors Europe sont, pour la plupart, annulés; certaines nations, comme le Canada, ayant décidé de fermer leurs frontières. En Europe, la majorité des campus opte pour un enseignement virtuel. En tous les cas, pour commencer le quadrimestre. Dans ce cas, certains choisissent de rester chez eux et de se déplacer par la suite, quand la situation sanitaire s’améliorera. D’autres décident tout de même de suivre ces cours virtuels dans le pays d’accueil. Ainsi, ils s’habituent à la langue, à la culture et peuvent faire quelques rencontres malgré le contexte. Pour beaucoup d’établissements, cette situation est temporaire. Ainsi, l’ULiège oblige ses étudiants étrangers à venir en Belgique pendant le quadrimestre, notamment pour venir chercher leur carte étudiante. Un Erasmus entièrement exécuté en virtuel ne sera pas accepté. Mais ce n’est pas l’avis de tous. De son côté l’ULB reconnaît pleinement ces séjours à distance qui ne sont plus considérés comme des séjours Erasmus, mais bien comme des «mobilités virtuelles », une nouveauté qui a fait son apparition par la force des choses. Ses étudiants IN et OUT sont donc autorisés à suivre des cours uniquement à distance. Cette solution, adoptée par d’autres écoles européennes, reste cependant peu populaire auprès des étudiants. « Si c’est entièrement virtuel, c’est annoncé dès le début du semestre. Peu d’étudiants choisissent de le faire dans ces conditions. Nous n’en avons que deux. Parfois c’est vraiment compliqué avec le décalage horaire par exemple. » souligne Dominique D’arripe, du département des Relations internationales de l’ULiège.

Redoubler d’efforts pour s’intégrer

Dans ces conditions, est-il préférable de partir ou pas ? Tous les étudiants n’ont pas la possibilité de reporter leur voyage à une autre année d’étude. Une solution alternative est de viser des destinations plus proches et pourquoi pas la Belgique grâce aux Erasmus Belgica. Comme le rappelle l’ULB, « un séjour de mobilité est avant tout l’occasion pour un étudiant de découvrir une autre culture d’enseignement, d’approfondir sa connaissance dans une autre langue et d’étoffer son CV d’une expérience internationale. Les étudiants peuvent toujours se rendre sur place et profiter au maximum de leur présence dans le pays d’accueil, tout en respectant les consignes de sécurité. » De son côté, l’ESN Liège tente d’accueillir les étudiants Erasmus de la meilleure des façons. Elle se réinvente et adapte ses activités notamment en privilégiant les évènements extérieurs. On peut espérer que les structures d’accueil d’autres écoles européennes font de même. Si l’équipe se démène, c’est aussi parce qu’elle sait que dans la même situation, elle aurait sûrement faire le choix de partir également. « Si je n’avais pas la possibilité de postposer mon Erasmus à plus tard, je serais quand même partie pendant le covid-19 car la situation ne peut pas être pire qu’ici. C’est vraiment une expérience à prendre pour découvrir une ville, rencontrer des gens, apprendre. » souligne Emeline Zotto, la coprésidente de l’ESN ULiège. Pour Dominique D’arripe, partir à cette période atteste de la vraie motivation de l’étudiant qui devra redoubler d’efforts pour s’adapter, s’intégrer et apprendre la langue: «Nos autorités le déconseillent donc je crois que ceux qui le font quand même sont vraiment motivés. Cela se voit. Ils y trouvent vraiment quelque chose, ils aiment les cours. C’est ça qui les motive malgré tout à faire un Erasmus. » conclut-elle.

Article réalisé par Sarah Poucet et publié par « Studeo, le magazine de l’étudiant » 

 

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